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Auteur spécialiste de l'emailing et des solutions d'envoi de mail plus généralement.

Le guide du marketing relationnel : bien comprendre la relation clients

le guide du marketing relationnel

Le marketing relationnel c’est quoi ? Une définition simple, et répandue, d’ordre macro, consiste à dire qu’il s’agit d’un marketing H2H (human to human) en contraste avec le désormais traditionnel B2B ou le classique B2C. Autrement dit, le relationship marketing ou la mercatile relationnelle – autres appellations – relègue la transaction commerciale au deuxième rang et ne focalise pas sur le moment et sur l’acte d’achat.

Cette présentation vous semble-t-elle magnanime et trop noble ? Vous auriez raison de le penser. Il serait plus précis de dire que cette approche relationnelle du marketing vise DES transactions au lieu d’un one-shot. L’objectif ultime est la fidélisation du client et du prospect. S’agit-il alors d’une manipulation (accusation classique qui colle au marketing/communication) ? Nullement, si c’est le cas, ce serait du  »suicidal marketing » ! L’éthique est au cœur du relationnel.

 

Définition du marketing relationnel

 

Faire du relationship marketing consiste à élaborer un programme marketing (objectifs, outils, actions, calendrier, KPI, scoring, réajustement) visant à générer des relations individualisées et interactives avec les clients/prospects, dans le but de créer et d’entretenir chez eux des attitudes positives durables à l’égard de l’entreprise ou de la marque.


Cette définition a le mérite de pointer les interactions avec les marketing inbound, CRM et fidélisation. De même, elle fait la distinction entre le marketing direct et celui relationnel.


Un marketeur relationnel possède l’art de créer une relation humaine avec ses prospects sans les inciter directement à la consommation
, et possède la manière de convaincre ses clients convertis de rester fidèles à la marque ou à l’entreprise.


Le constat de départ de cette approche marketing est simple et universel : nous faisons tous confiance à quelqu’un ou quelque chose que nous connaissons ou croyons connaître. Les actions à visée relationnelle cherchent à créer cette sensation, en mettant l’accent sur les valeurs, l’histoire, les engagements, la RSE … et la vision de la marque au lieu de faire des promesses basées uniquement sur les qualités techniques du produit. La confiance et l’adhésion personnelle poussent à la consommation et engendrent la fidélité.


Évidemment, cette démarche basée sur le relationnel et l’humain n’exclut pas ni le pragmatisme mercantile ni le recours à des outils numériques pointus et encore moins la grande qualité du produit/service.


Le portefeuille n’est pas oublié, il est plutôt question de mieux le booster. Le coût d’acquisition du client est certes plus élevé, mais la rentabilité à moyen et long terme est meilleure.

 

Comment est-on passé du marketing transactionnel au marketing relationnel ?

 

Le marketing est la science ou l’art de l’adaptation. Cette discipline du management est apparue quand les industriels se sont rendus compte qu’il ne suffit plus de produire pour s’enrichir, mais qu’il faut produire des articles qui répondent aux besoins des consommateurs. La communication était alors centrée sur les qualités du produit et elle était unidirectionnelle (communication de masse et output marketing). Ce marketing agressif, basé sur l’immédiat, n’a pas tardé à montrer ses limites et ses inconvénients. L’intensité de la concurrence et surtout l’évolution des modes d’achat ont poussé les stratèges marketing à s’adapter et inventer d’autres pratiques : le marketing direct est né ! Cette variante bannit la communication de masse, mais elle reste unidirectionnelle et one-shot.


Entre-temps, le consommateur est devenu plus averti, plus exigeant, disposant d’une offre abondante et de puissants outils de recherche. Internet a révolutionné les rapports de force entre les marques et les clients :
l’homo numerus, le consom’acteur et l’éco-consommateur imposent de nouvelles adaptations au marketing.


Ainsi, au lieu d’insister sur le produit, bombarder le prospect ou le client par des publicités intrusives et appliquer tout azimut les fameuses techniques de vente, il s’agit d’être moins intrusif (au moins en apparence), de
valoriser le relationnel et l’humain et d’insister sur les valeurs sociales de la marque/entreprise. L’évolution des technologies de l’information a permis d’affiner les techniques et de rendre le marketing opérationnel relationnel plus efficace.


Le relationnel ne s’oppose pas aux autres outils marketing, il s’agit plutôt de complémentarité, d’interactions, de synergie et de convergence vers l’ultime objectif : une croissance pérenne.

 

Marketing de relation et marketing de contenu

 

Le content marketing est un canal principal utilisé dans le cadre des programmes du relationship marketing. En diffusant des contenus de valeur autour de thématiques qui intéressent sa cible (blog, articles sponsorisés, e-books, vidéos, etc), la marque génère des leads intéressés et intéressants (techniques SEO). Il ne s’agit pas de décrire le produit et d’inciter à la transaction, mais de véhiculer une image d’expert et d’acteur social engagé, d’apporter des conseils avisés et d’engager un dialogue multidirectionnel.

 

Inbound et relationnel

 

L’inbound marketing s’appuie essentiellement sur la stratégie de contenu et il est au centre du marketing conversationnel (autre appellation rencontrée). Au lieu de présenter l’offre (produit ou service) comme solution à un besoin par des campagnes de publicité grand public ou de marketing direct, l’inbound vise à attirer les internautes qui expriment déjà un besoin auquel l’offre pourra répondre. L’internaute inconnu devient un lead, qu’on  »nourrit » par des informations à grande valeur ajoutée, qu’on invite au dialogue, en espérant que la relation ainsi créée se transforme en une première transaction.

 

Marketing automation et relationnel

 

Le développement des outils du marketing automation a positivement impacté le relationnel. Son principe consiste à scénariser et automatiser certains aspects du dialogue clients, en insistant sur le ciblage, la personnalisation et l’échange. Autant de valeurs que le marketing relationnel défend. 

CRM, PRM, DMP, CDP et relationnel

 

Les programmes relationnels se sont digitalisés et s’appuient sur des outils numériques. Ces solutions sont bien connues, approuvées et appréciées par les adeptes du marketing relationnel digital. Elles sont facilement intégrables et utilisables dans le cadre d’une stratégie relationnelle efficace : meilleur traitement des données (data management), meilleur ciblage (targeting et retargeting par les Data Management Platforms et les Customer Data Platforms), meilleure prospection (les outils de la Prospection Relationship Management), meilleur suivi du parcours client (cartographie et inbound), meilleurs scoring et fidélisation (Customer Relationship Management).

 

Analyse data et relationnel

 

La collecte, le traitement et l’analyse des données permettent d’individualiser les messages, d’identifier les meilleurs canaux, de déclencher les scénarios de marketing automation et d’exécuter les programmes du relationnel. Les solutions sont nombreuses sur le marché.

 

Fidélisation des clients et marketing de la relation

 

C’est l’objectif le plus attribué et recherché, mais cette minimisation du rôle du marketing des relations est à éviter. Les actions de fidélisation sont nombreuses et généralement déployées après un ou plusieurs achats et un scoring de la satisfaction client. Plusieurs métriques permettent de la mesurer : le Customer Satisfaction Score, le Customer Effort Score, le Net Promotor Score.

 

Peut-on considérer le marketing direct comme du marketing relationnel ?

 

Cette question est récurrente alors que les différences sont nombreuses. Le seul point commun entre ces approches de la discipline marketing est qu’elles utilisent le même carburant pour fonctionner : une base de données triée. Le message est personnel et le destinataire est bien ciblé.

Ainsi, une campagne de marketing direct pourra être enrichie en actions pour se transformer en campagne relationnelle.

Une comparaison des deux approches pourra nous aider à mieux comprendre comment fonctionne le marketing relationnel. 

 

Le marketing transactionnel versus le relationnel

 

Tout d’abord, précisons qu’il s’agit d’un mauvais titre ! En effet, l’un n’exclut pas l’autre. À titre d’exemple, un responsable marketing peut lancer une opération promotionnelle limitée dans le temps (emailing ou autre tactique de marketing direct promotionnel) si son homologue financier souffre de problèmes urgents de trésorerie. Le programme relationnel serait alors modifié en conséquence mais non interrompu.

Les différences entre le marketing traditionnel et le promotionnel se manifestent au niveau de l’individualisation des messages (campagne de masse contre une communication personnalisée), des contenus des messages (incitatif à l’achat immédiat contre un contenu informatif), de la mesure du ROI (rentabilité à court terme contre le long terme), de l’objectif (une transaction contre un partage de valeur) et schématiquement les 4 P contre les 4 C (customer, cost, convenient, communication).

 

Comment construire un marketing relationnel ?


Quand un stratège marketing décide d’élaborer une stratégie de marketing relationnel, il doit d’abord lister et prioriser ses objectifs,
choisir les outils de marketing relationnel adaptés et élaborer un plan de marketing du relationnel.

 

Pourquoi faire du marketing relationnel ?

À ce stade d’avancement dans notre guide du marketing de la relation, nous avons déjà répondu (en partie) à la question « quels sont les objectifs du marketing relationnel ?». En voici un récapitulatif : 

  • Mieux connaître ses clients (exemple : usage du reporting)
  • Engager un dialogue engageant et multidirectionnel avec ses clients/prospects
  • Programme de fidélité (exemple : prévoir un cadeau dans un scénario de marketing automation)
  • Alimenter ses leads en contenus de plus en plus premium (leads nurturing)
  • Développer son audience (marque média) et sa base de données (exemple : créer une landing page)
  • Scorer et qualifier les leads en analysant leur parcours (cartographie et automation)
  • Développer son CRM (y compris son social CRM)
  • Orienter la vente en prospects vers les prospects matures
  • Diffuser les valeurs de la marque/entreprise
  • Améliorer l’image employeur et l’image de marque
  • Diminuer à long terme le coût d’acquisition de la clientèle
  • Limiter la perte de clients
  • Créer une source efficace et gratuite de publicité : le bouche à oreille
  • Doter les marques d’un avantage concurrentiel d’ordre immatériel

 Cette liste d’objectifs n’est pas exhaustive, ce qui démontre en soi que le relationnel est un puissant levier pour un développement serein et pérenne de l’entreprise.

À défaut d’exhaustivité, nous allons tenter une catégorisation des objectifs et des missions du marketing de la relation clientèle : 

  1. Le relationnel de pro-activité : le but est de recueillir des idées de nouveaux produits/services, d’améliorer les offres présentées et de déceler les besoins latents des clients.
  2. Le relationnel d’adaptabilité : l’entreprise prend l’initiative d’entrer en contact avec le client pour s’assurer que son offre comble parfaitement les attentes du client.
  3. Le relationnel de la fidélisation : l’absence de réclamations de la part d’un client ne signifie pas qu’il est satisfait ; un client muet peut cacher un client infidèle. Pour fidéliser votre client, voire le transformer en ambassadeur, n’hésitez pas à le pousser à réagir clairement via des commentaires, questions ou plaintes. Ensuite, démontrez-lui que vous êtes en mesure de mieux faire, de plus customiser votre offre et de vous adapter à ses exigences. Une fois la satisfaction démontrée et/ou l’achat acté, déployez vos mesures de fidélisation, de cross selling et up selling.
  4. Le relationnel de partenariat : transformez votre client ambassadeur en client-partenaire ou client complice. Vous serez surpris de suggestions !

 

Le choix des objectifs dicte celui du programme relationnel à élaborer.

 

Qu’est-ce qu’un plan relationnel ?

 

Si vous vous demandez comment développer son marketing relationnel, cette section traite de la matérialisation du relationnel.

 Un plan relationnel est un document cadre qui structure le dispositif relationnel et explicite les choix en matière de dialogue clients : points de contacts, canaux de communication, outils technologiques sollicités (chatbot, solution de marketing automation, logiciel emailing, etc). Le plan d’animation du dialogue clients, également appelé plan d’animation relationnelle, décline la stratégie relationnelle élaborée en actions datées et pré-programmées. Il répond à trois enjeux : 

  • Piloter le marketing du relationnel en offrant une vue globale des actions relationnelles déployées ou à déployer, ponctuelles ou continues (selon les scénarios automatisés).
  • Booster la synergie et la cohésion du groupe en permettant à tous les intervenants internes concernés par le dialogue client d’accéder à une base de données actualisée en real time.
  • Organiser un dialogue client cross-canal qualitatif et pertinent en harmonisant les échanges sur l’ensemble des canaux de dialogue aux différentes étapes de la relation avec le client.

 

Que contient un plan de relationship marketing ?

 

Le plan relationnel est un tableau de bord (fichier Excel, Google Sheet ou autre conception sur-mesure) qui résume tous les programmes relationnels élaborés pour atteindre les objectifs retenus. Chaque programme est caractérisé par un objectif, une cible, des KPIs, des scénarios, des clés d’entrée, des actions de communication et un timing (nous consacrerons tout un article au plan relationnel marketing si vous nous le demandez en commentaires !)

 

Exemple de marketing relationnel

 

Le cas Nike

 

La marque à la virgule est pionnière en relationnel, notamment en marketing des réseaux relationnel. Sa stratégie repose sur deux piliers : une communication soutenue et personnalisée sur ses comptes sociaux et l’usage d’applications mobiles à forte utilité que la communauté Nike like énormément.

Le contenu diffusé par Nike est de forte valeur ajoutée, stylisé, conçu aussi bien pour des sportifs novices que pour des athlètes aguerris ; il en est de même avec les applications. Dans les deux cas, l’accent n’est pas mis sur le descriptif produit dans un objectif de réaliser des transactions, mais plutôt sur des conseils et des valeurs.

Le dialogue multidirectionnel est encouragé par des supports conversationnels sur réseau social (Twitter). Ainsi, le compte Teamnike rencontre un franc succès auprès des clients et des prospects car les réponses sont en temps réel : l’investissement est considérable sans attendre un ROI immédiat (il faut aussi avouer que la grosse marge le permet !).

La fidélité et l’adhésion à la marque sont également assurées grâce aux programmes d’entraînement proposés gratuitement (Nike Training Club pour les fans de la fitness et Nike Run Club pour les adeptes de la course).

Le programme relationnel Nike+ est un cas d’école en relation client et en objets marketing connectés. Lancé en 2006 en partenariat avec Apple, il s’agit d’un accessoire électronique inséré dans la semelle et connecté à un iPod, il permet aux coureurs de connaître la distance parcourue, les calories brûlées, leur vitesse ou allure et leur temps. Le programme relationnel communautaire Nike+ prouve qu’il n’y a pas de limites à la créativité en matière de programmes relationnels. Néanmoins, force est de constater qu’il existe bel et bien des limites.

 

Quelles sont les limites du marketing relationnel ?

 

Le relationnel présente des limites dont l’existence ou l’absence dépend de la situation de chaque entreprise : 

  • Le coût : l’établissement d’une relation d’échange personnalisée et constante exige la disponibilité des ressources financières et/ou humaines (coût d’acquisition d’une base de données, coût des outils et solutions d’automation, coût des équipements informatiques, etc).
  •  La rentabilité n’est pas immédiate : certes le ROI à long terme est des plus élevés, mais si vous cherchez à booster vos ventes et votre trésorerie à court terme, privilégiez le transactionnel
  •  Le marketing de la relation est mieux adapté à une certaine catégorie de produit : forte marge, achats impliquant et importants par opposition aux achats courants (grande consommation et marketing de masse).
  •  Le risque d’irritation et d’épuisement du client si la cadence et la forme des messages ne sont pas bien étudiées.
  •  Un excès de bonus pour créer la fidélité diminue la marge et la rentabilité du client.

 

Comment faire du marketing relationnel ?

En résumé, les clés à retenir :  

  1. Créer une relation de proximité avec les clients et les prospects : lead nurturing (brand content ou marketing content), échanges personnalisés subtilement provoqués, expérience client suivie et valorisée.
  2. Communiquer autour de valeurs humaines communément partagées : vos engagements, votre politique de Responsabilité Sociale de l’Entreprise RSE, les valeurs que vous défendez, votre vision et contribution pour une société meilleure, l’histoire de votre marque et celles de vos collaborateurs.
  3. Apportez de la valeur ajoutée à vos clients : contenus de qualité, conseils avisés, e-books et vidéos didactiques gratuites.
  4. Élaborer un plan relationnel et choisir les bons outils pour le déployer.

 

Les outils du relationnel digital

 

Toutes les solutions du marketing automation peuvent être intégrées afin d’optimiser le rendement des actions retenues dans votre plan d’animation relationnelle. Il s’agira de choisir le bon prestataire qui saura vous orienter vers des outils adaptés ou concevoir des solutions sur mesure pour votre relationnel.

Profitez pleinement des potentialités du marketing relationnel en choisissant un allié qui croit en les vertus de la relation client et qui maîtrise toutes les techniques et les astuces de marketing relationnel. Votre développement sera garanti à long terme.

 

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